dimanche 15 janvier 2012

Présentation

TPE:








Thème : Représentations et réalités


Problématique : Comment la série True Blood reflète-t-elle la société du Sud des États-Unis? 



PLAN : 


Introduction

Partie I : La série, une culture en voie de légitimation ?

Partie II : Présentation de la série à travers le générique

 Partie III : Aspects sociologiques de la série True Blood

Conclusion


Afin de consulter les derniers articles, veuillez cliquer sur "Messages plus anciens " en bas de page. 

samedi 14 janvier 2012

Introduction


Le casting de True Blood





True Blood est une série télévisée américaine diffusée sur la chaine HBO. Mondialement reconnue pour les mini-séries et séries de qualité qu'elle produit, cette chaîne à péage n'hésite pas à produire des séries et téléfilms parfois controversés, pouvant contenir des scènes violentes ou à caractère sexuel. Crée par Allan Ball, déjà reconnu pour être le scénariste du film American Beauty et le créateur de la série Six Feet Under. Cette série est adaptée des romans La Communauté du Sud de Charlaine Harris, avec une saison correspondante à chaque tome de la saga.



Saga des livres "La communauté du Sud"

L'histoire se déroule à Bon Temps, une ville fictive en Lousiane où cohabitent humains et vampires après le récent dévoilement de ceux-ci au reste du monde en 2006, un événement nommé "The Great Reveal" (la Grande Révélation). La création de sang synthétique par un scientifique japonais à donc permis aux vampires, restés dans l'ombre jusqu'à présent, de se révéler et d'entamer une tentative d'intégration.


Affiche pour la boisson TRU:BLOOD



L'histoire suit principalement le personnage de Sookie Stackhouse une jeune serveuse ayant la faculté de lire les pensées de ceux qui l'entourent, celle-çi rencontre un soir Bill Compton un vampire avec qui elle va vivre une histoire d'amour l'entrainant dans un monde de créatures menaçantes et de conflits surnaturels pour le moins périlleux.

L'action ne se focalise cependant pas uniquement sur leur histoire d'amour et aborde par le biais de diverses personnages une quantité de thèmes avec réflexion et subtilité. 

Le monde fictif de la série introduit régulièrement des créatures mythologiques, à l'instar des loups-garous, des ménades ou des fées. Certaines de leurs facultés sont différentes de celles habituellement définies et chaque espèce possède sa propre organisation de son milieu de vie.  

Alan Ball déclare dans une interview que beaucoup d'autres créatures fantastiques vont apparaitrent dans la série, et qu'il « ne faut pas craindre la saturation, tant que chaque nouveau monstre est une métaphore, un miroir, un prétexte pour creuser plus loin les douleurs et les espoirs des personnages. »

Pour Fluctuat, un site web français d'informations et d'actualités culturelles « la nouvelle série d'Alan Ball ne manque pas d'un certain charme. D'abord, la manière dont ce Sud américain est dépeint avec ses rites, ses accents, sa forte présence religieuse, son refus de la différence (quelle qu'elle soit) rappelle le talent de Ball et de son équipe de scénaristes pour construire une atmosphère forte [...]».  

La série a reçu un accueil mitigé mais globalement favorable par les critiques, et les acteurs ont également obtenu plusieurs récompenses, parmi lesquelles l'Emmy Awards du « meilleur casting de série dramatique » (Creative Emmys) en 2009 et le Prix GLAAD Media de la « meilleure série dramatique » en 2011.


vendredi 13 janvier 2012

I. 1) Qu'est ce qu'une serie?



Définition

Une série est une œuvre de fiction télévisé à épisodes diffusés selon des intervalles réguliers, sur la même chaine et à la même case horaire. Elle comporte une histoire, des personnages et un thème récurent. La durée est variable, elle est peut allé de trois à quatre-vingts dix minutes, sa périodicité s'étend de quatre à vingt six épisodes et sa pérennité d'un à dix sept. Elle est héritière des feuilletons.
Il y a quatre saisons -pour l'instant- de True Blood, dont chacune d'elles comporte douze épisodes de quarante à cinquante minutes.

Comment naît une série ?


Au départ, une personne appelée communément le créateur, trouve une idée originale pour une série. Cette idée regroupe le concept, les personnages ainsi que certains noms de personnes - que ce soit pour l'équipe technique (scénaristes, producteurs, réalisateurs) ou pour les acteurs principaux -, qui pourraient convenir au nouveau programme.

Le créateur va ensuite voir les différents networks (réseaux en anglais) possibles et évoque son projet de série, espérant que cela les intéressera. Si le network est intéressé, il va commander un pilote (un premier épisode prototype de la série qui doit montrer clairement le concept, introduire l´histoire et les personnages). Mais le network n'accorde pas tout de suite la production d'un épisode entier étant donné le coût que cela peut avoir. Les dirigeants du network demandent donc au créateur une présentation du pilote. Celle-ci dure une dizaine de minutes et est tournée sur une journée, elle doit montrer quelle sera son ambiance.

Pour tourner l'intégralité du pilote, il faut regrouper une équipe technique et trouver les acteurs qui joueront dans la série. Une fois le pilote tourné, il est présenté au network qui prendra sa décision : soit il ne l´acceptera pas, soit il le diffusera dés le mois de septembre suivant (lors de la programmation de la rentrée télévisuelle), soit il le diffusera lors de la mi-saison suivante (dans le cas où il y a déjà trop de séries pour la programmation de septembre).
La série True Blood a été lancé aux Etats Unis le 7 Septembre 2008 par la chaine HBO.

Une série réussie

La série puise nécessairement dans la réalité, qu'elle soit environnante, sociale, politique ou personnelle. Elle fait souvent allusion à un événement politique (élections présidentielles), à une affaire criminelle (bavures policières), à une problème social (les conflits inter ethniques), à une interrogation morale (la peine de mort, l'euthanasie) ou à un phénomène médiatique. La conscience dont elle fait preuve ne se limite pas seulement à un seul territoire, elle est internationale. Les grandes séries se battent contre l'obscurantisme (attitude d'opposition à la diffusion du savoir dans n'importe quel domaine) et contre celui du système qui les diffuse.

La série True Blood se bat contre un problème social, c'est à dire du racisme et de l'homophobie omniprésent dans cet région des Etats Unis qui se nomme le Vieux Sud.

Afin qu’une série soit réussie, il faut tout d’abord un sujet original, un concept dans l’air du temps, et bien évidemment des personnages auxquels on peut s’identifier.
Nous retrouvons la notion d’identification dans les séries télévisées. Autrement dit, le rapport à nous-mêmes peut passer aussi bien l’identité (la ressemblance) que par l’analogie (l’influence).
Lorsque cela est ressemblant, il s’agit de situations ordinaires qui se rapprochent de notre existence quotidienne, de sujets que nous pourrions vivre ou connaître, comme dans les genres médical, familial ou sentimental, bien que cette identité ne puisse être que simplement partielle.
Lorsque cela est influent, il s’agit de situations exceptionnelles, que nous avons une chance infime de connaître, mais dans lesquelles nous pouvons très bien concevoir une identité de rapports, imaginer le mal ou le bien, comme dans le genre western, policier, fantastique, d’aventure ou de guerre.C'est le cas dans True Blood, qui est une série de genre fantastique.
Voilà donc les deux mécanismes possibles de notre intérêt pour un sujet narratif, soit il nous est intime, familier, et nous avons plaisir à le retrouver, une facilité à en comprendre les ressorts ; soit nous pouvons nous imaginer par analogie dans son action, vivre par empathie les émotions des personnages. 

En réalité, les deux mouvements supposent un phénomène d’analogie, car une série télé est une représentation et non la réalité. Le phénomène est avéré, pour tous les genres : en suivant une fiction, nous sommes capables de nous transporter dans son univers et de ressentir les émotions des personnages. Ce qui compte, c’est moins la vraisemblance du sujet, que la possibilités de revivre les émotions mises en scènes.

Le rythme

Pour le rythme d’une série, il est important pour les scénaristes d’utiliser l’image et le dialogue. Les scènes courtes leur permettent d’avoir plus de temps, d’avoir plus de possibilités narratives et d’obtenir un rythme assez rapide.

Quel va être l’objet de l’intérêt du public ?

Tout est susceptible d’être source d’intérêt dans une fiction : l’action, les caractères, un milieu, des acteurs, la façon de raconter, le style…
Dans une œuvre forte, tout est intéressant, c’est certain. Mais ce qui va frapper d’abord le public, c’est ce qu’on appelle le sujet, l’idée générale le thème narratif qui repose sur la combinaison « personnages + action principale ».
Car la fidélisation du spectateur ne se fait pas grâce aux idées de scénarios mais à l'évolution des personnages. 

La série télévisée ne peut être modifié qu'au moment où elle est produite. Aucun retour est envisageable. C'est pour cela qu'une série peut être brutalement mise en panne par le désaveu de la chaine qui la diffuse, et la mort du personnage principal reste souvent en suspens. 
La production d'une série

Plusieurs personnes travailleront ensemble sur une série. Les plus importants sont bien évidemment les scénaristes qui travaillent généralement en parallèle : tandis qu'un premier écrit le premier épisode, un deuxième travaille sur le second, et ainsi de suite. Cependant, il arrive que les scénaristes travaillent ensemble sur les scénarios, ce sont alors ceux qui ont les idées originales qui apparaissent au générique de l´épisode. Le créateur de True Blood est Alan Ball.

Il y a ensuite les producteurs exécutifs, parmi lesquels on retrouve souvent le créateur de la série, qui se chargent du bon fonctionnement de la série : ils engagent l´équipe technique ainsi que les acteurs, ils approuvent les scénarios proposés par les scénaristes (afin de vérifier la cohérence de la série) et parfois, ils dirigent et scénarisent des épisodes.
Parfois le titre de producteur exécutif est attribué à une personne qui ne participe qu'au financement de la série ou qui apporte sa célébrité et sa crédibilité au projet. Cette personne ne participe alors pas vraiment à la production de la série. En fait, lorsque qu'apparaissent au générique d'une série plusieurs producteurs ou producteurs exécutifs, ils ne sont en fait qu'un ou deux dans la véritable position de producteur de la série (qui correspond aux fonctions évoquées un peu plus haut).

Puis il y a les réalisateurs qui se doivent de tourner les épisodes en respectant les scénarios. Ils décident comment les scènes doivent être tournées et où les caméras doivent être placées. Ils s´occupent aussi souvent de la direction des acteurs.

Le directeur de la photographie s´assure de l´esthétique de la série et notamment de l´éclairage des scènes et enfin les monteurs qui s´occupent du montage de la série (découpage des scènes, transitions, ajout de la bande originale...).

jeudi 12 janvier 2012

I. 2) Les personnages et leurs effets

Godric, Eric et Pamela : trois vampires de la série True Blood

Valeurs du "bon" et du "mauvais"


La façon d'activer l'affectivité du public est de distribuer des émotions aux personnages, pas seulement au héros mais à tous les rôles. Il faut que chacun d'eux soit associé dans l'esprit des spectateurs à l'étiquette "sympathique" ou "antipathique", ce qui revient à diviser le récit en deux : personnages positifs ou négatifs, "bons" et "méchants".

Un personnage positif est un personnage qui, si nous étions dans son monde serait bon pour nous et nos proches. Un personnage négatif, malhonnête, manipulateur est à priori une menace pour nous, puisque les autres sont une proie pour lui. Dans True Blood, Sookie est un personnage positif car son comportement donne à penser qu'elle est droite et honnête avec autrui.





Stookie Stackhouse, personnage principal de la serie True Blood


Les émotions 
 
Dans une histoire, tous les personnages ressentent des émotions, du héros aux petits rôles. Sans cette affection exprimées par leur gestuelles et leur discours, leurs comportements seraient peu captivants. Comme toute forme artistique, la série télé demande de trouver des solutions à une multitude de difficultés liées à l'écriture et à la réalisation. L'émotion du personnage est primordiale, grâce à elle, les comportements les plus déraisonnables deviennent compréhensibles et passionnants. Les émotions sont contagieuses. En éprouvant de la sympathie pour le héros, de l'intérêt pour son sort, le spectateur en vient à participer à ses émotions.

C'est le cas lorsque Tara, personnage secondaire de la série, meilleure amie de Sookie, se fait enlever et ensuite violer par un vampire. Nous éprouvons de la compassion et parfois de la pitié. Cela nous implique réellement dans l'histoire.


Tara et Franklin, saison 3
"Il est important que le public ait de la sympathie pour le héros, c'est le secret d'une bonne pièce" disait déjà Corneille.

Les personnages sont la cause première de notre investissement affectif. Bien plus, le héros joue le rôle du substitut du narrateur, c'est un fil conducteur pour le décodage du récit.

I. 3) Un art populaire?


Caricature d'un grand fan de séries télévisées


Sous culture 

La télévision est considéré comme un art de masse, cependant le succès commercial d’une série est une notoriété conféré par ses qualités artistiques. Les créateurs de télé-fictions veulent laisser une marque, construire une œuvre, transmettre une vision du monde.

La série télé, à la différence du cinéma n’est pas un art visuel ; elle repose beaucoup sur le discours verbal, qui est surdéterminé. Si l’on devait devait à tout prix établir une filiation morphologique, la série télé devrait être rattachée soit au théâtre, soit à la dramatique radiophonique. La série télé est un art verbal.

Tome 11 : Mort de peur, Charlaine Harris

True Blood étant considéré comme une série principalement pour adolescents n'est pas réellement une série légitimé. Cette série s'inspire d'une série de roman sous le nom de Communauté du Sud de Charlaine Harris. Ces romans ne sont pas renommés comme étant de la grande Littérature, cela ne facilite pas la notoriété de la série.

"Art pauvre"

La pauvreté de son médium, la série la compense par une autre de ses caractéristiques, qui est la répétition. La répétition, et la prévisibilité qui en découle, sont le second couple de caractère fondamentaux du matériau télévisuel, sans lequel la série télé ne saurait exister. 
Le pouvoir de fascination visuelle et auditive de la série télé est limité, mais il est rééquilibré par la familiarité et la situation d’attente que crée la « mise en série ». L’installation des histoires dans un rythme sériel, le déploiement d’une narration dans un cycle de reprise et de variation des mêmes éléments, contrebalance son infériorité.
Pauvreté, prévisibilité et répétition sont ainsi les traits essentiels du médium de la série télé, les propriétés fondamentales de son vecteur, ses limites et ses ressources.

La série télé est avant tout une forme générique, qui fonctionne dans le cadre du système des genres (policier, comédie, aventure…). Toute série télé, pour être reçue sans effort doit afficher un contrat générique clair, marquer son appartenance à un genre.


Un pas en avant


De plus en plus d'historiens, sociologues et de journalistes s'intéressent  aux séries. Ils défendent leurs qualités artistiques et leurs impact sociologiques qu'elles ont sur les spectateurs.

Parmi eux, Pierre Sérisier, journaliste français. Expert en série, il tient un blog où il écrit  analyses et critiques des séries télévisées (http://seriestv.blog.lemonde.fr/). Il s'intéresse tout particulièrement à True Blood, on peut voir le contenu d'un interview ici http://www.unificationfrance.com/spip.php?article8423.


Carte Google Map crée par Pierre Sericier : les principaux endroits où les séries sont tournées au Etats-Unis

Marjolaine Boutet est également spécialiste en série. Plus ou moins connue grâce à son livre Vampires, au-delà du mythe, elle retrace la naissance du mythe, puis aborde les vampires en parallèle avec différents thèmes comme la mort, l'amour, la peur, la science, etc...
Voici une interview de Marjolaine Boutet par France Inter :
http://www.dailymotion.com/video/xbij5q_marjolaine-boutet-pour-les-series-t_news


Les séries télé pour les Nuls par Marjolaine Boutet

La série est une culture en voie de légitimation. De plus en plus d'émissions radiographiques en parlent, comme Masque & Plume sur France Inter, ou bien Les Événements Séries sur Le Mouv'. Internet est également envahit par le phénomène des séries, des sites sont consacrés à cela (exemple :http://www.afds.tv/).
De plus, le célèbre site Allociné a lancé une rubrique spécialement conçu pour les séries télévisées, les nouvelles sorties, les meilleures séries, le programme télévisé... (http://www.allocine.fr/series/)
C'est aussi le cas pour le fameux magazine Télérama (http://www.telerama.fr/tag/serie/)

mercredi 11 janvier 2012

I. 4) Deux formes artistiques


Comment comprendre que la série télévisée puisse arriver à des aspects aussi intenses que ceux du cinéma sans les moyens qui font la puissance du cinéma ?

Le cinéma et la télévision apparaissent comme deux médias qui entretiennent des rapports conflictuels entre attirance et répulsion esthétique, concurrence et dépendance économique. Ces frontières peuvent très vite se brouiller entre ces deux formes esthétiques.
 

Tout d’abord, on voit un très grand contraste économique entre ces deux formes artistiques. Le budget d’un épisode est de cinq à dix fois inférieur à celui d’un film. Cela peut avoir des incidences sur sa qualité de réalisation, sur les jeux-d’acteurs et des décors. 

De plus, un programme de télévision est conçue (à juste titre) comme un produit de consommation destiné à remplir des cases de programmation.


Chaines télévisées françaises

La série télé est ainsi perçue comme moins travaillé qu’un film de cinéma. Les scénarios sont jugés simples, réalisés sur commande, à la chaîne. Même si, d’une manière générale, la télévision est rarement abordée d’un point de vue esthétique ou artistique mais plutôt sociologique ou économique.

La série télévisée est moins définie, moins saisissante dans ses efforts sensoriels et artistiques.

« La série télévisée est un art pauvre » Vincent Colonna

Deux dispositifs différents

Le plus important tient au dispositif de la télévision, qui est bien différent de celui du cinéma : la série télé n’est pas reçue ni consommée de la même façon qu’un film ; ses conditions de réception, son régime perceptif sont différents. L’importance de ce dispositif est si important qu’un film projeté à la télévision peut perdre une grande partie de sa magie visuelle, son image devient plate et banale.  

La série télévisée ne peut pas présenter les mêmes propriétés visuelles et sonores qu’une film projeté dans une salle obscure. Il y a entre eux une différence qui influe sur leur « langage », leur système de représentation, les moyens d’expressions utilisées. 

Bobine utilisé pour le cinéma comme pour la réalisation des séries


La capacité d’attention du téléspectateur est beaucoup plus distraite que celle du spectateur de cinéma. Le cinéma offre en effet une salle obscure et silencieuse, une position assise qui supprime toute activité, et une « vision bloquée » vers l’écran. La série télévisée doit donc faire concurrence à cela.


Un mode de diffusion en évolution

Cependant, au cours des années, la diffusion des séries a dépassé le cadre de la télévision, avec les cassettes VHS, puis le DVD au début des années 2000, pour arriver à la diffusion Internet courant 2005. Cette diffusion peut se faire par téléchargement ou streaming.

mardi 10 janvier 2012

II. 1) Keep This Party Going (Que la fête commence)




Ce générique a été crée par Digital Kitchen une agence connue pour avoir aussi réalisé les génériques de Six feet under et de Dexter. Le générique de True blood  a été nommé en 2009 aux Emmy Awards.
Ce générique peut-être considéré comme un bon générique pour sa bande musical Bad things de Jace Everett  et en raison de sa complexité.
Il aborde bien tous les thèmes essentiel de la série qui sont la prédation, la sexualité, la religion et les vampires mais contrairement aux autres ce  dernier thème n'est qu'inplicite dans le générique.
Toutes les scènes se veulent réaliste. A part certaines images d'archives qui nous renvoient l'image de personnages pouvant être croisé dans la Louisiane profonde. Le spectateur entre dans un monde sans cesse hostile.
Le défilement d'image à grande vitesse représente une époque où les évènements de notre quotidien s'efface les uns après les autres et sont oubliés aussitôt vus.
Voici les paroles de Bad things et leurs traductions:

 When you came in the air went out.
Quand tu est entré l'air est sorti.
And every shadow filled up with doubt.
Et chaque ombre remplie de doute.
I don't know who you think you are,
Je ne sais pas qui tu penses être,
But before the night is through,
Mais avant que la nuit soit finie
I wanna do bad things with you.
Je veux faire de vilaines choses avec toi

I'm the kind to sit up in his room.
Je suis en quelques sortes assis dans cette pièce.
Heart sick an' eyes filled up with blue.
Le coeur malade et les yeux remplis de bleus.
I don't know what you've done to me,
Je ne sais pas ce que tu m'as fait,
But I know this much is true :
Mais je sais c'est réel :
I wanna do bad things with you.
Je veux faire de vilaines choses avec toi

When you came in the air went out.
Quand tu est entré l'air est sorti.
And all those shadows there are filled up with doubt.
Et chaque ombre remplie de doute.
I don't know who you think you are,
Je ne sais pas qui tu penses être,
But before the night is through,
Mais avant que la nuit soit finie
I wanna do bad things with you.
Je veux faire de vilaines choses avec toi
I wanna do real bad things with you.
Je veux vraiment faire de vilaines choses avec toi
Ow, ooh.
Ow, ooh.

I don't know what you've done to me,
Je ne sais pas ce que tu m'as fait,
But I know this much is true :
Mais je sais c'est réel :
I wanna do bad things with you.
Je veux faire de vilaines choses avec toi
I wanna do real bad things with you.
Je veux vraiment faire de vilaines choses avec toi

lundi 9 janvier 2012

II- 2) 9 Crimes (Neuf crimes)



La Prédation




Ce thème est le premier présenté car il est abordé dès la premières image. Un animal que l'on ne peut identifier se taire sous l'eau. Instantanément cet image nous inspire de la crainte ou du dégoût. Un gros plan suit cet image il semblerait qu'il s'agisse de l'œil d'un animal représentant  le prédateur aquatique: l'alligator. Un adversaire redoutable qui arrive habilement à se dissimuler dans l'eau.


A (24") on peut voir un  serpent qui fond sur une proie visiblement hors champ au ralenti ce n'est pas anodin : il évoque le côté prédateur des personnages de la série tout en invoquant la figure du péché et de la tentation. « I want to do bad things with you » ses paroles colle bien aux comportements des personnages et assure que l'on peut ici se livrer à ses fantasmes les plus sauvages.


Le thème de la prédation revient encore trois fois dans le générique:
- A (1'01'') quand une plante mange une grenouille ce qui a pour effet de surprendre, un végétal peut-il être un prédateur ?
- A (1'05") avec un renard en décomposition suivi d'un renvoi à l'image d'un énorme rongeur dans le sang
- A (42'') avec les éclaboussure des entrailles sur le bitume.

dimanche 8 janvier 2012

II- 3) Plaisir d'amour


 La sexualité

Ce thème est très présent dans le générique. Sa première apparition est avec deux corps (nus) qui s'enlacent à (12'') ces deux corps semblent être ceux de deux femmes. Cette image apparaît comme une vision subliminale ce qui est dû au fait qu'elle soit furtive. Par la suite six fois nous pouvons constater le même phénomène  ( 39'' ; 50'' ; 56'' ; 58'' ; 1'07'' et 1'28'' ) qui apporte une notion d'omniprésence mais aussi à la fois de mystère. Le fantasme est donc présent.

Plus on avance dans le générique plus la sexualité est criante. Elle est d'abord abordé en temps que tentation. Une femme en sous vêtement noir qui précède l'image du serpent elle représente un danger car la femme est à l'origine du pêché originel nous avons donc dans cette image une référence biblique.

A (49") la sexualité n'est plus du tout explicite quand un acte de copulation est simulé dans un bar. A 3 reprises la scène est décliné (56''; 1'03'' ; 1'14'').

A (1'14'') une bouche dans laquelle s'engouffre de la fumée qui est immédiatement suivi des images accélérées du renard (donc il y a retour en arrière).
Le processus ce reproduit lorsqu'on voit une jeune femme en culotte qui se tortille de manière suggestive et que la scène est suivie par l'image d'un rongeur sur la route.

Dans toutes ces scènes nous pouvons voir une lumière rouge en référence à la prostitution mais aussi au sang donc implicitement aux vampires. Cette association rappelle le caractère "ultra-sexué" des vampires.

samedi 7 janvier 2012

II- 4) : Beyond Here Lies Nothin’ ( Et si le sauveur n'existait pas )


  La religion

Ce thème est en opposition avec la sexualité. Cependant ils sont autant présents l'un que l'autre dans le générique. Ce thème apparait a (15") ou l'on peut voir un chœur de femmes endimanchées dans cette scène qui chantent des gospels. A (57") on retrouve cette scène en plan large avec cette fois-ci un prêtre qui semble être en transes encouragé par ces fidèles.

A (1'08'')  il y a une scène qui semble être celle d'un exorcisme et a (1"11) on assiste à une scène de transes. Ces scènes sont violente voire agressive. Ce qui étonnant car on s'attendrait à voir plus des prières ou de la méditation mais à la place on trouve une exaltation fiévreuse. Cette exaltation est à son comble dans la scène du baptême dans la rivière qui semblerait plus être une noyade.   

A (21''; 59''; 1'06'') des croix lumineuses apparaissent dans la nui tel une vision subliminale. Et à (1'01'') on peut voir une mère et sa fille qui prient mais ça ne semble pas les aider à trouver la paix mais plutôt les faire souffrir.

La religion comporte un caractère presque sectaire. A (45'') apparaît une enseigne lumineuse où est inscrit "God Hates Fangs" mais cette phrase pourrait aussi ce lire "Gods Hates Fags". 
l'homophobie est donc présente. Et les homosexuels tous comme les vampires ne sont pas considérés  comme des personnes pouvant être jugée comme convenable face à Dieu.

A (18'') on a des images d'archives en noir et blanc avec une intervention de la police. Et à (28'') on voit enfant habillé en membre du Klu Klux Klan.  le plan avant cette enfant montre la haine présente dans cette communauté.

vendredi 6 janvier 2012

II- 5) New World in My View (Le jour se lève)


Les communautés du Sud 


Avec ces images nous entrons dans une région du Sud des États-Unis. Une région où le ségrégationnisme a  eu lieux et où le racisme reste encore présent. La religion est présente pour tous avec une minorité noire (femmes endimanchées) mais ils sont séparé à l’Église (même si leur religion est la même) comme si leurs dieux était différents. 

 Dès le troisième plan on sait qu'on est en Louisiane car on est dans les bayous. La Louisiane est un état des États-Unis rurale et pauvre. Ces deux aspects sont présents dans le générique à travers la cabane du chasseur sur l'eau, la rangée de maison délabrées et le liquor store. Une notion de temporalité est mise en place par l'apparition d'une grande maison entre ces piteux endroits elle rappelle l' époque prospère de l’esclavage. Le vampire lui est intemporel.

A (27'')  il y a une voiture rouillée abandonnée dans la bayou. Que fait-elle là ?
En dernière image il y a un paysan terne et qui inspire la pitié.

L'image d'une tête de crocodile au-dessus  d'une véranda fait évidemment référence à la prédation mais aussi à la superstition très présente dans cette région des États-Unis.

lundi 2 janvier 2012

II- 6) Fresh Blood (Sang frais)


 Les vampires

Tous au long du générique ils sont absents mais on suggère leurs présences. Comme à (32'') lorsqu'on voit un enfant se barbouiller en mangeant de la fraise sur le visage, cette image contient deux contradictions celle de l'innocence car c'est un enfant et celle de la consommation du sang qu son acte rappelle.

A (53'') on a un plan sur la pleine lune derrière les nuages. Puis il y a le bar rouge lieu où l'on peut assouvir tous ses désirs aussi primitif soit-ils. Comme le sexe, la drogue, l'alcool et à (1'05'') la bagarre.

La fin du générique est avec la bouche pulpeuse avec du rouge à lèvre et le titre True Blood qui est baigné dans les bulles du Tru Blood la boisson de sang synthétique bu par les vampires mais aussi la promesse de réaliser ses désirs.

vendredi 30 décembre 2011

III- 1) Présentation de l'environnement de la série



Le contexte environnemental dans lequel l'action suit son cours est certainement l'une des caractéristiques très significative de l'aspect sociologique de la série. Effectivement  dès les premiers épisodes, le spectateur est plongé dans une atmosphère atypique et énigmatique, correspondant parfaitement à son emplacement géographique. L'histoire est contemporaine et se déroule  dans une petite ville au nord de la Louisiane nommée Bon Temps. ( http://welcometobontemps.com/ )


Affiche " Welcome to Bon Temps" 

Ville fictive de Louisiane, on y découvre l'univers d'une jeune femme se prénommant Sookie Stackhouse. Celle-ci, ayant la capacité d'entendre les pensées des gens l'entourant, mène une vie relativement paisible jusqu'à l'arrivée en ville d'un vampire, le premier qu'elle rencontre depuis la Grande Révélation.  Dès que celui ci franchit les portes du bar " Merlotte's" où travaille Sookie, la tension dans l'air est palpable et c'est le début d'une histoire d'amour tourmentée mais également d'une série de meurtres effroyables.

le bar Merlotte's

Bill et Sookie

 On est plongé peu à peu dans l’ambiance mystérieuse et sulfureuse de cette bourgade et le réalisme des décors contribue à la crédibilité de l’intrigue. Le bar "Merlotte's" est un lieu de prédilection pour tous les habitants de Bon Temps et ce carrefour sociologique et ethnique correspond typiquement au genre rural et sudiste de la Louisiane. 
Au beau milieu de cet univers singulier, vampires et humains cohabitent. Une coexistence qui est rendue possible par l'apparition du « True Blood », une boisson à base de sang de synthèse qui permet aux vampires de se nourrir. Après la découverte de ce sang synthétique, les vampires ont fait leur "coming out " en 2006 , un événement qu'ils nomment la Grande Révélation. Cependant la coexistence n'est pas paisible, si certains essaient de s'intégrer, d'autres au contraire, refusent de se plier à un règlement et désirent poursuivre leur mode de vie selon leur nature.

La boisson Tru Blood
Mais le conflit ne se jouent pas qu'entre vampires de différentes opinions. En effet la Grande Révélation a entrainé un courant frénétique où les humains, attirer par la tentation du danger, s'empressent dans des bars tel que le "Fangtasia" dans l'intention de se soumettre à un vampire et de satisfaire leurs besoins aussi bien charnels qu'alimentaires.  D'autres cependant expriment un racisme anti-vampirique intense induisant parfois au meurtre, fait constituant l'intrigue principale de la saison 1

Le Bar Fangtasia

La ville de Bon Temps regorgent de personnages et de créatures surnaturels aussi atypiques et complexes les uns que les autres. Tous se fondant dans une société restée "entre elle " depuis la nuit des temps mais cependant marquée par une diversité exacerbée des vampires aux métamorphes en passant par une héroïne télépathe. 
Les vestiges des superbes demeures de colons accentuent la réalité d’une vie modeste voir pauvre pour les habitants. Certains personnages sont effectivement à la limite de la caricature et renforce le côté « terroir » de ce peuple extrêmement attacher à ses valeurs. Ils sont ici très représentatifs de l'aspect sudiste de cette bourgade fortement influencée par son passé ségrégationniste et semblent ne pas avoir dépassé des tensions correspondant à leur contexte historique obscur. 

C'est donc dans ce cadre particulier que la série True Blood suit son cours, et c'est certainement cet environnement spécifique répondant à l'atmosphère particulière des séries fantastiques produites par HBO, qui permet à la série d'aborder de nombreux sujets de façon brillante et authentique. Effectivement, la particularité de la série repose sur son originalité et son rapport perspicace à différents éléments tel que la mort, le sexe, la religion et la politique. Des sujet toujours traités avec audace et occupant une place majeure au sein du message sociologique des scénarios.


mercredi 28 décembre 2011

III- 2) La société du Sud des Etats-Unis et ses habitants

La série True Blood se déroule en Louisiane, région qui concentre , au moins symboliquement, une majeure partie des maux des Etats-Unis. Effectivement son histoire coloniale, son ancienne institution d'esclavage, ses traditions protestantes évangéliques, et son histoire séparatiste pendant la guerre de Sécession laissent des traces indéniables dans sa société actuelle. 
Ce territoire se caractérise aujourd'hui par sa pauvreté, sa tradition sudiste et son taux d'homicides très élevé. C'est donc dans cet environnement conflictuel que l'action progresse, la particularité de la région exerçant bien évidemment une influence sur la série.
Location de Bon Temps

Discrimination

Un des problèmes majeurs de cette région semble être la discrimination entre différentes ethnies persistante et perdurante ne pouvant que se faire ressentir au sein de cette société. Effectivement la population est constitué à 67 % d'afro-américains et bien qu' une partie de la mentalité ait décidé de laisser au passé la ségrégation raciale, d'autres ne peuvent s'abstenir de maintenir une discrimination par le biais de remarques et diverses allusions laissant clairement entendre le fond de leurs pensées.



Religion

Mais le racisme n'est pas l'unique problème de cette région qui se caractérise par bien d'autres éléments à conflits, tel que la religion qui occupe une place très importante aussi bien dans la société que dans le scénario de la série et amène avec elle sa propre source de désaccords. 
Région de La Bible Belt au Sud des Etats Unis

Premièrement le Sud des États Unis est une région communément appelé la "Bible Belt" ( région de la bible ) , dans laquelle un pourcentage élevé de personnes se réclame d'un protestantisme très stricte lié à une rigidité morale et un refus de l'évolution des moeurs. Ce terme renvoi au fondamentalisme chrétien au sein de la société américaine.
La présence de la religion dans True Blood est donc évidente et se caractérise par le retour d'intégristes religieux caricaturés, prônant un respect absolu de la religion et une négation totale de la tolérance. La fanatisme intervient alors également, induit par la religion, cette forme d'intolérance extrême poussant certains à la persécution de la diversité sous toutes ses formes. Elle touche les créatures jugées sataniques tel que les vampires en allusion aux actes discriminatoires racistes et homophobes.
Ce traditionalisme religieux exerce une pression sur les minorités tel que les vampires dans True Blood, sous pretexte que ceux ci n'ont pas leur place dans une société obéissant aux principes divins.

Communautarisme
Les minorités aussi bien ethniques que religieuses et morales sont donc au centre de l'action de True Blood, et marque par conséquent la société de Bon Temps par un communautarisme excessif. Effectivement  les minorités (culturelles, religieuses, ethniques…) aspirent à se différencier volontairement et à se dissocier du reste de la société. Le communautarisme est un terme crée aux États Unis dans les années 80 et désigne une philosophie affirmant qu'un individu n'existe pas indépendamment de ses appartenances culturelles , religieuses, ethniques et sociales. 
C'est donc suivant cette philosophie que les habitants de Bon Temps organisent leur existence, et c'est par le biais d'une discrimination extrême et malsaine que True Blood dénonce le communautarisme et ses dangers.



Culte Vaudou
 Les éléments présentés ci dessus ne sont pas les seuls caractérisant la particularité de la région de Lousiane . Effectivement True Blood est avant tout une série fantastique et son contexte géographique lui permet d'exploiter correctement ce dernier point. 
En effet à partir du XVII siècle le culte vaudou fut  importé en Amérique et plus précisément en Louisiane, une région au coeur des caraïbes et donc fortement influencée par cette forme de sorcellerie. Le vaudou désigne  l'ensemble des dieux ou des forces invisibles dont les hommes essaient de se concilier la puissance ou la bienveillance. Il est l'affirmation d'un monde surnaturel, mais aussi l'ensemble des procédures permettant d'entrer en relation avec celui-ci. 
La pratique de cette religion était interdite par les colons, passible de mort ou d'emprisonnement, et se pratiquait par conséquent en secret. Aujourd'hui chacun est libre de pratiquer sa culture et l'on constate dans des petites villes de Louisiane, tel que Bon Temps dans True Blood, une persistance des ces croyances et pratiques ancestrales en contradiction  avec la modernité et l'évolution connue au cours des dernières années.

Les régions du Sud des États-Unis se caractérisent donc par des tensions engendrées d'un passé violent et sombre, où chaque habitant est touché et stagne dans cet enferment sociologique ne leur permettant pas d'évoluer. Ce sont cependant des lieux ayant une dimension très particulière et intéressante permettant une réelle réflexion sur la société actuelle et sur l'évolution qu'elle a accomplie durant ces dernières décennies. La série True Blood incarne à merveille cet univers si mystérieux et pousse la réflexion d'autant plus loin en y apportant une touche de magie à sens métaphorique.